Tout laisse à penser qu’au Sénégal, où les attentes du peuple placées dans ce nouveau pouvoir sont immenses, et surtout celles de la jeunesse - sans doute à hauteur du manque d’espoir dans la transformation du pays qui lui fait prendre les pirogues ou la route du désert saharien pour l’incertain et dangereux chemin de l’Europe -, la promesse émancipatrice du Pastef, dans l’épreuve du pouvoir, sera difficile à tenir. Et tout conduit à penser que le Portugal, où le poids de la référence mémorielle du 25 avril est si fort (« Abril sempre, fascismo nunca mais ! » : « Avril, toujours, le fascisme plus jamais « !), devra trouver - la mémoire étant une chose et la politique une autre -, les mots et l’action ajustés à la lutte contre Chega, qui n’est pas un simple décalque du fascisme : problème qui est le même que celui de la France face au Rassemblement national.
01.10.2024 | par Jacques Lemière
Compte tenu du peu de passé colonial de l’Allemagne, les critiques allemandes me semblent parfois un peu injustes, ou nécessiteraient au moins davantage d’explications. Critiquer la réalité d’une culture si distincte sans une explication est dangereux. Des explications égocentriques ou qui se contentent de potentielles raisons valent mieux que rien. A l’écriture de cette phrase je me rends ironiquement et satiriquement compte de ce que j’ai moi-même répété comme un problème ici : je n’ai pas expliqué le contexte et les raisons du pourquoi la presse germanophone réagit aussi face au 20e anniversaire de la RASM.
20.02.2021 | par Cheong Kin Man et Mathilde Denison
Bernardino et Soriano, deux hommes avant l’heure, érigent la mission presque impossible de coloniser Moçamedes, terre hostile d’une Angola qui inspirait fascinations et peurs.
Avec eux, on croise Benedita, Peter von Sternberg et Kpengla, les figures imaginaires du roman historique de João Pedro Marques, Uma Fazenda em África.
(Pernambouc 1848) La tragédie des portugais, lors d’une nuit d’attaques sans distinction dans la vague de violence dont ils étaient la cible, s’est ajoutée au rêve d’un homme, Bernardino de Figueiredo, de créer «quelque chose d’étonnant» en Afrique.
28.07.2012 | par Ana Dias Cordeiro
Ces nouvelles lectures de l’urbanité en Afrique nous obligent à remettre en équation de nouveaux paradigmes et de nouveaux modèles d’urbanisme comme le propose Adjaye. De même, dans les zones urbaines, de nouveaux modes d’intervention prenant en compte la multiplicité et la complexité présentes dans chaque ville, pourront uniquement être rencontrés et gérés localement. Ceci est valable aussi bien pour ce qui se passe dans les centres anciens des villes, leurs« cœurs » qui dans certains cas battent encore, que pour leurs répliques nées postérieurement.
25.07.2012 | par Cristina Salvador
C’est surtout l’histoire de l’exigence progressive et de la conscience de l’autonomie de cette littérature envers les modèles culturels de la métropole, l’histoire de la reconnaissance de son originalité face aux modèles européens et l’histoire des tentatives pour la replacer dans des schémas interprétatifs qui lui sont propres: Luanda comme expression d’une société créole opposée au reste du pays alors profondément imprégné de la culture d’origine bantoue ou Luanda comme élément extrinsèque dans sa réalité de ville fondée par des étrangers mais peu à peu reconquise par les habitants légitimes de cette terre et sa culture
14.05.2012 | par Alice Girotto
Je fréquente les barbearias capverdiennes depuis une vingtaine d’années. Depuis peu, il est habituel d’y rencontrer des femmes, assises patiemment, attendant leur tour. Outre, les accompagnatrices, la plupart viennent à la barbearia se faire tailler les sourcils. Elles parlent peu. Elles commentent comme les hommes le résultat avec le barbier.
26.04.2012 | par Guy Massart
Réflexions sur l’entretien et la conférence CIUDAD SUR donnée par Pablo Brugnoli le 26 juin dans le cadre de « PRÓXIMO FUTURO/NEXT FUTURE», Programme Gulbenkian de Culture Contemporaine. D’après Pablo Brugnoli, CIUDAD SUR découle d’idées, de pratiques et de projets de divers collectifs d’architectes et d’artistes, grâce à des travaux récents de réinterprétation de certaines villes du cône sud de l’Amérique (Argentine, Brésil, Chili et Uruguay). C’est en pariant sur la valorisation de la reconstruction communautaire - qu’elle s’applique aux pratiques ou aux dynamiques sociales et culturelles – que les liens qui les unissent se sont tissés.
05.10.2010 | par Cristina Salvador
Les « sobrados » sont les dernières maisons qui datent de l’époque de l’esclavage. « Le plancher de ces maisons était fait avec du bois dont on remplissait les cales des navires d’esclaves qui revenaient à vide du Brésil, raconte Ângela Mingas. Et les murs étaient en pisé (une technique à base de terre crue), ils étaient fabriqués avec un mélange de terre et de coquillages ramassés par les pêcheurs d’Ilha. Ce sont des caractéristiques qu’on ne retrouvera jamais… ».
30.09.2010 | par Cécile de Comarmond
Les architectes occidentaux qui, comme dans mon cas, sont venus à développer un travail comme concepteurs de projets ou chercheurs en Angola, font face à une inévitable question qui est celle de l'évident clivage entre Luanda et le reste du territoire angolais.
18.05.2010 | par Cristina Salvador
« Cinq Afriques / Cinq écoles », la représentation portugaise à la 8ème biennale d’Architecture de S. Paulo, reflète les différentes réalités des pays africains dont la langue officielle est la nôtre. Pour chacun d’eux, un prototype d’école développé par autant d’autres équipes d’architecture. Pour Guinée-Bissau, Pedro Maurício Borges a fait le projet d’un Collège dans la ville de Cacheu. Dans un contexte d’extrême pauvreté , la possibilité de construire une école sera assez pour arrêter n’importe quelle autre considération critique. Pourtant, au-delà de l’éventuelle valeur humanitaire de cette initiative, reste l’architecture.
Dans un endroit où elle s’assujettit – comme tout le reste – au seuil de ce qui existe, il faut faire avec peu. Mais aussi avec beaucoup d’autres choses : avec les mémoires d’un pays qui a intéressé le monde.
17.05.2010 | par Diogo Seixas Lopes
Les corps sont fermés
Les corps sont fermés, presque fermés. Les corps sont des îles fantastiques, isolés dans la matière. Les îles sont sérieuses à force de regarder l’horizon. L’horizon, méchante ligne courbe qui nous interdit l’au-delà.
16.05.2010 | par Mattia Denisse
Comme dans toute maison occupée, des règles de cohabitation et d’organisation sont de rigueur. L’ordre y est maintenu par les représentants suivants : le secrétaire d’unité, celui du couloir, du quarteron et du bloc (étage), qui se réunissent pour résoudre les problèmes des occupants et dirigent le tribunal des habitants dans une ancienne suite de l’hôtel, où l’on discute de qui a la priorité pour une maison (une femme avec des enfants a l’avantage) ou d’untel qui lance son eau sale sur le balcon de tel autre. Deux règles sont de mise : « garder la propreté et le respect ». Le nettoyage est effectué par rotation et le respect doit être observé par tous.
14.05.2010 | par Marta Lança