Julien Coupat

(Bordeaux, 1974). Fils de Gérard Coupat, médecin, et de Jocelyne Coupat, cadre supérieur chez Sanofi-Aventis, Julien Coupat étudie en classes préparatoires au lycée privé Sainte-Geneviève avant d’intégrer l’ESSEC. Il s’oriente ensuite vers la sociologie politique et devient plus tard doctorant à l’EHESS. Il n’achève cependant pas son doctorat. Son nom, associé aux situationnistes, est cité par Luc Boltanski dans les remerciements d’un livre de 1999, Le Nouvel Esprit du capitalisme. La même année, Julien Coupat cofonde la revue Tiqqun dont il reste ensuite l’un des animateurs. C’est le philosophe Giorgio Agamben, avec qui il se lie, qui trouve un imprimeur pour la revue.

Julien Coupat s’établit en 2005 sur le plateau de Millevaches, à Tarnac (Corrèze) où, avec des amis, il reprend l’épicerie du village.

A partir du 15 novembre 2008, il est suspecté pendant l’affaire de Tarnac, d’avoir formé une « cellule invisible » – selon l’expression du procureur Jean-Claude Marin – à laquelle est imputé le sabotage d’une caténaire de ligne TGV, action revendiquée par un groupe allemand le 9 novembre 2008.

Il est alors mis en examen pour « direction d’une association de malfaiteurs et dégradations en relation avec une entreprise terroriste » avec huit autres personnes, dont Mathieu Burnel.

Cette affaire déclenche une importante polémique : des comités de soutien sont créés en France et à l’étranger, et une manifestation de soutien réunit entre 1 200 et 3 000 personnes à Paris le 31 janvier 2009. Les participants scandent des slogans tels que « Police partout, justice nulle part ! ». Des intellectuels, des parlementaires et les autres personnes mises en cause dénoncent un montage policier et une instrumentalisation politique de l’affaire. Rapidement la loyauté de la procédure policière est l’objet d’interrogations. Dès avril 2009, une enquête de l’hebdomadaire Charlie Hebdo révèle que les services antiterroristes ont tenté d’imputer à Julien Coupat sa participation à un attentat à la grenade artisanale, perpétré aux États-Unis en mars 2008, pour justifier leur procédure à son encontre14. En janvier 2017, après neuf ans de procédures judiciaires et le dessaisissement du juge chargé de l’enquête, la Cour de cassation abandonne définitivement la qualification « terroriste » de l’affaire.

Le 12 avril 2018, Julien Coupat et Yildune Lévy sont relaxés par le Tribunal correctionnel de Paris.

Lors de l’acte 4 des manifestations des Gilets jaunes du 8 décembre 2018, il est interpellé et placé en garde à vue.