« Nous n'avons pas fait l'exorcisme de la guerre », entretien avec Nelson Saúte

« Nous n'avons pas fait l'exorcisme de la guerre », entretien avec Nelson Saúte La société mozambicaine est très tiraillée, non plus racialement mais d'un point de vue économique. Aujourd'hui, la ville de Maputo a des zones densément peuplées par des expatriés de différentes nationalités, pas uniquement portugaise, qui vivent là car ils en ont les moyens : ils appartiennent à des multinationales, des ambassades, etc. Mais un grand nombre de Mozambicains vivent dans les mêmes ensembles immobiliers. Nous avons une ville d'élites : la Polana et Sommerschield, le quartier central, la Coop; la classe moyenne à Malhangalene; la classe moyenne basse à Alto Maé; puis les banlieues traditionnelles: Chamanculo, Mafalala, un vrai bouillon de cultures; enfin les nouvelles banlieues qui ont surgi autour de Grande Maputo, comme Matola, Belo Horizonte, Zimpeto, etc. Il y a une classe moyenne florissante, dynamique, forte, presque totalement post-indépendance, de jeunes trentenaires. C'est une ville parfaitement stratifiée depuis toujours.

27.01.2015 | par Doris Wieser

Charlie Hebdo: Boubacar Boris Diop se prononce …

Charlie Hebdo: Boubacar Boris Diop se prononce … Le penseur sénégalais a donné une interview sur l’affaire Charlie Hebdo: "A notre époque, il est insensé de se montrer à ce point incapable de comprendre les sentiments profonds et la vision du monde des autres tout en se glorifiant en toutes occasions de son ouverture d’esprit et de son respect des différences! Cette inaptitude à se remettre en question procède d’un autisme suicidaire."

27.01.2015 | par Boubacar Boris Diop

‘Reine Nzinga’ en exposition à Londres

‘Reine Nzinga’ en exposition à Londres C’est à Luanda, lors d’une promenade en compagnie d’un ami sur la place Kinaxixi que j’ai vu pour la première fois la Reine Nzinga de Matamba. Nous nous sommes arrêtés pour admirer l’imposante statue de bronze érigée en hommage à la reine du peuple Mbundu du XII° siècle qui, outre le fait de combattre les armées portugaises, a aussi provoqué la consternation de son propre peuple par son rôle significatif dans le développement de la traite des esclaves en Angola. J’ai tout de suite été impressionnée par cette statue, alors que mon ami, un journaliste angolais, l’était beaucoup moins. « Dans la vraie vie, on aurait vu ses seins » dit-il. « Là, ils ont été recouverts pour apaiser nos sensibilités modernes ».

20.11.2012 | par Lara Pawson

Mia Couto remporter le 22è Prix Littéraire AFD 2012 avec "L'acccordeur de silences"

Mia Couto remporter le 22è Prix Littéraire AFD 2012 avec "L'acccordeur de silences" Encore un prix pour l’écrivain mozambicain Mia Couto : il a reçu mardi 5 juin, au CCFM (Centre culturel Franco-Mozambicain) de Maputo, le prix littéraire AFD (Agence Française de Développement) 2012, pour son roman “L’Accordeur de Silences” (paru sous le titre de “Jerusalém” en Portugais).

23.06.2012 | par Christophe Cassiau Haurie

Só China de Yonamine

Só China de Yonamine Dans le travail de Yonamine (Luanda, 1975), l’interaction de moyens de production, exprimés par la façon de construire ses œuvres, rééquilibre la hiérarchie des références culturelles et des typologies sociologiques en une pratique cumulative qui se déploie au rythme de ses expériences quotidiennes en tant qu’homme mondain, être cosmopolite qui reconnaît en lui-même la pulsion de communion et d’appartenance au monde, quelque soit la latitude où il se trouve.

02.04.2012 | par João Silvério

Lisbonne dans les rues, entretien avec Chullage

Lisbonne dans les rues, entretien avec Chullage Le rap est juste davantage une tradition orale africaine comme le spoken ou les finasons Capverdiennes. Mon rap apporte chaque fois plus d’arrangements du Cap vert et ma métrique, ma phonétique et ma vision du monde ont toujours eu également à voir avec ce que ma terre m’a donné ou ce que je suis en train de récupérer.

02.04.2012 | par Luca Fazzini

Yonamine, de Luanda vers le monde

Yonamine, de Luanda vers le monde La façon de travailler de Yonamine est très spontanée : il pense en images ou en objets, en photographies anciennes, en paquets de cigarettes, en de curieuses textures et leur empreinte reste pour créer et détruire certaines utilisations et leurs donner d’autres lectures sémiotiques, réinventant les fragments d’autres mémoires dans un registre d’intelligibilité composée.

29.03.2012 | par Marta Lança

La contribution africaine : valoriser le résultat optimiste d’une très mauvaise Histoire

La contribution africaine : valoriser le résultat optimiste d’une très mauvaise Histoire L’ethnologue français Jean-Yves Loude est revenu à la « ville noire » pour un workshop sur l’image de Lisbonne dans la littérature (programme consultable ici) et insiste en désapprouvant la manipulation des faits qui éliminent la contribution africaine des grands exploits mondiaux.

28.03.2012 | par Marta Lança

Lino Damião donne forme au projet Arrêts

Lino Damião donne forme au projet Arrêts Le projet « Arrêts » a commencé en Angola, avec le soutien d’une communauté d’architectes qui, en donnant aux artistes des espaces, contribue aussi à la décoration de leurs immeubles, les emmenant là où sont leurs bureaux. les expositions sont le résultat de la liberté de création dans cette résidence artistique. Maintenant, Lino Damião a été un des artistes choisis avec également Nelo Teixeira, Hamilton, Sabby et Zizi.

19.03.2012 | par Marta Lança

Samir Amin «C’est un mouvement qui va durer des mois et des années»

Samir Amin «C’est un mouvement qui va durer des mois et des années» il ne s’agit pas d’un soulèvement avec pour seul objectif celui de se débarrasser des dictateurs en place, mais d’un mouvement de protestation de très longue durée, qui remet en question à la fois l’ordre social interne dans ses différentes dimensions, notamment les inégalités criantes dans la répartition de revenus, et l’ordre international, la place des pays arabes dans l’ordre économique mondial.

10.10.2011 | par Samir Amin

La mort d'Édouard Glissant.

La mort d'Édouard Glissant. "Soleil de la conscience" des mutations de notre monde, le poète penseur martiniquais est décédé ce jeudi 3 février à Paris

04.02.2011 | par Valérie Marin la Meslée

" On me reproche de réaliser des objets pas assez sculptés, pas assez africains" entretien avec Balthazar Faye

 " On me reproche de réaliser des objets pas assez sculptés, pas assez africains" entretien avec Balthazar Faye Probablement, le fait d'avoir été éloigné de l'Afrique pendant la deuxième partie de mon existence a suscité en moi une forte envie de travailler autour de formes très sculptées. Aujourd'hui l'ornementation n'a plus d'importance dans ma façon d'aborder l'objet car lorsque je pense "design", j'aspire à favoriser une forme d'efficacité fonctionnelle.

15.12.2010 | par Thierry William Koudedji et Lucie Touya

René Tavares: "(In)achevé"

René Tavares: "(In)achevé" "René Tavares traduit en des traits, des lignes et des taches une synthèse personnelle de sa propre identité, toujours dans le processus (« inachevé »), se positionnant en constant mouvement entre des références passées et présentes". La dernière exposition de l'artiste chez Galeria Bozart (Lisbonne).

07.10.2010 | par Lúcia Marques

"J'aime regarder fixement les choses". Entretien avec Admas Habteslasie

"J'aime regarder fixement les choses". Entretien avec Admas Habteslasie Conversation avec Admas Habteslasie au sujet de son passionnant "Limbo" : un travail photographique de longue haleine qui explore des paysages et certains aspects de l'histoire récente de l'Erythrée à travers trois chapitres successifs : Passé, Futur et Présent. Dans la tradition de la photographie documentaire, Habteslasie construit une œuvre sensible et puissante sur un pays mal connu.

07.10.2010 | par Marian Nur Goni

Quelque part entre l'Afrique et l'Europe – entretien avec Ângela Ferreira

Quelque part entre l'Afrique et l'Europe – entretien avec Ângela Ferreira J'ai une relation très forte avec l'Afrique, plus précisément la zone sud de l'Afrique, où j'inclus le Mozambique, où je suis née, et l'Afrique du Sud, ainsi qu'avec cette partie ibérique de l'Europe. Si je devrais me définir culturellement, je dirais que mes références se trouvent quelque part entre ces deux zones du monde.

01.08.2010 | par Lúcia Ramos Monteiro

Identités, causes et effets

Identités, causes et effets L’œuvre de Délio Jasse peut être lue sous le prisme quelque peu complexe de la théorie des discours postcoloniaux dans la mesure où ses images dégagent une identité de figures d’altérité. Cependant, cette simplification risque d’être réductrice si elle entre en dissonance avec le discours artistique où ses images, évidemment, s’insèrent.

09.07.2010 | par Hugo Dinis

La Maison Tropicale d’Ângela Ferreira.

La Maison Tropicale d’Ângela Ferreira. Manthia Diawara ne cache pas son opinion sur le sujet et estime que ces maisons reviennent de droit à l’Afrique, peu importent les conditions de conservation et leur devenir. Les Occidentaux ont-ils le droit de disposer ses maisons dans « leurs colonies », pour ensuite décider de les démanteler et les vendre sans rien avoir à demander aux habitants locaux ?

09.06.2010 | par Julie Crenn

La démesure de Kiluanji Kia Henda – de lá Triennale de Guangzhou à Experimenta design : deux projets

La démesure de Kiluanji Kia Henda – de lá Triennale de Guangzhou à Experimenta design : deux projets Kiluanji Kia Henda a été amené à exposer internationalement, de Guangzhou au Cap, de Nairobi à Venise, ce qui dispense son travail d’une légitimation qui passerait exclusivement par les capitales occidentales de l’art contemporain. Un autre trait singulier de son parcours réside en ce que, jusqu’à maintenant, la présentation de son travail n’a pas transité par une légitimation dans le « petit » monde de l’« ex-métropole », Lisbonne. En tant qu’artiste de nationalité angolaise, et donc d’un pays aujourd’hui indépendant et autrefois colonie portugaise, son art world’s est resté en marge de l’ensemble des politiques culturelles qui ont la langue portugaise comme élément de liaison et comme point de mire de montrer l’art et les respectifs artistes en circuit fermé, itinérant entre les anciennes colonies et l’ancienne métropole.

20.05.2010 | par Marta Mestre

Yonamine

Yonamine Pour un critique brésilien, ce n’est pas sans intérêt la visite de l’exposition d’un angolais Yonamine – dans la galerie 3+1 art contemporain, à Lisbonne. On y entrevoit des affinités poétiques peu exploitées et historiquement refoulées. En plus, on y ajoute le nom de l’artiste qui rappelle l’une des principales ethnies amérindiennes qui survit toujours au Brésil : L’ethnie Yanomani. Dans un monde globalisé, où circulent librement le capital et les idées, mais dans lequel on restreint impitoyablement les flux migratoires, le contact entre des différences culturelles devient un fait politique par excellence.

14.04.2010 | par Luiz Camillo Osório